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SUD INFO 19 novembre 2024

Course à pied | Hassan, réfugié djiboutien à Mouscron, n’a pas abandonné son rêve olympique

Réfugié au centre Fedasil de Mouscron depuis le mois de juin, Abro-Razak Hassan Guirreh a rejoint le club du JSMC depuis quelques mois. Ambitieux et revanchard, le Djiboutien espère toujours faire une grande carrière dans la course à pied.

Abdo-Razak Hassan Guirreh performe.

Abdo-Razak Hassan Guirreh performe. - JM Van Elslande

Par Nicolas Bacq

Publié le 19/11/2024 à 16:58

Ne se sentant pas apprécié à sa juste valeur, Abdo-Razak Hassan Guirreh a décidé de quitter le Djibouti il y a quelques mois : « Je n’étais pas d’accord avec tout ce qu’il se passait au niveau sportif dans mon pays. La fédération me finançait mais je recevais de nombreuses pressions alors que je signais des bons résultats, notamment en courant le 800 mètres il y a quatre ans ou encore en finissant troisième aux jeux de la Francophonie en 2023 », explique le Mouscronnois d’adoption. « Malgré cela, la fédération me menaçait régulièrement de couper mon financement. En plus de cela, je n’avais pas le droit de choisir le coach que je souhaitais. Dans ces conditions, il était très compliqué de prester au niveau international. »

À la suite de cela, il a alors choisi de rejoindre la Belgique : « Mon oncle habite à Bruxelles et il était donc logique pour moi de rejoindre le pays. Ma famille était une opposante aux hautes instances de Djibouti et je ne pouvais donc pas rester là-bas tout en restant serein vis-à-vis de ma carrière. »

À ses yeux, ce contexte l’a privé d’une participation aux Jeux Olympiques de Paris il y a quelques mois : « Je suis persuadé que j’étais capable de représenter mon pays lors de cette compétition, mais avec tous les problèmes que j’ai rencontrés, je n’ai pas pu le faire. C’était une grande déception pour moi parce que c’était une course que je préparais depuis de nombreuses années. »

Il garde espoir

Après avoir remporté l’Hurluban Trail dans le courant du mois de juin, l’athlète de 21 ans a décidé de rejoindre le JSMC : « J’adore courir et il était donc naturel pour moi de participer à cette compétition. Après ma victoire, beaucoup m’ont conseillé de rejoindre le club et j’ai suivi ce conseil. Je m’y sens très bien, j’ai été parfaitement accueilli et Arnaud Lecoeuche me coache parfaitement. »

À 21 ans, Abdo-Razak Hassan Guirreh garde de grands espoirs pour la suite de sa carrière sportive. Au point qu’il aimerait concourir lors des prochains Championnats d’Europe (2026) sur 800 ou 1500 mètres, ses deux distances fétiches. Mais le Mouscronnois d’adoption doit néanmoins faire face à de nombreux obstacles : « Puisque je n’ai pas encore les papiers nécessaires, je ne peux toujours pas me rendre à l’étranger et cela ralentit bien évidemment le développement de ma carrière parce que j’aimerais participer à des compétitions de niveau professionnel. Au-delà de ça, je n’ai aucun sponsor à l’heure actuelle et cela me pénalise énormément parce que je ne peux pas évoluer à mon meilleur niveau, notamment à cause de mon équipement. »

 

Sixième au cross court national

 

Bien classé à Hulshout.

Dimanche dernier, Abdo-Razak Hassan Guirreh a pris part aux Championnats de Belgique de cross en terminant l’épreuve à la sixième place : “C’était la toute première fois que je participais à ce genre d’épreuve et je suis assez content de mon résultat, surtout que je n’ai pas pu préparer cette course de la meilleure des manières puisque j’étais un peu blessé.” Même s’il est satisfait de sa course, le Djiboutien est persuadé qu’il aurait pu faire encore mieux : “J’ai démarré beaucoup trop loin des meilleurs, je me suis retrouvé coincé et j’ai donc perdu beaucoup de temps en remontant mes adversaires les uns après les autres.”

Peu importe les résultats, le coureur de 21 ans est persuadé que les cross peuvent lui être bénéfiques : “Même s’il ne s’agit pas de mes distances favorites, qui sont davantage le 800 ou le 1500 mètres, ce style de course peut me rendre meilleur. Le revêtement n’est pas toujours évident et le dénivelé est présent tout au long de la course. C’est un très bon exercice.»

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