LîDjibouti se présente

C'est en février 2007 que deux collègues administratifs au CPAS de Liège ont l'idée de fonder une association d'amitié entre Belges et Djiboutiens, ceux immigrés en Europe comme ceux restés au pays, ils créent l'association de fait LîDjibouti, comme ils n'ont pas d'argent ils mettent au service du groupe leurs petits moyens dont leurs ordinateurs personnels et c'est via internet que, peu à peu, l'association se fait connaître et compte de plus en plus de sympathisants, pas seulement en Belgique et à Djibouti, des contacts sont noués aussi en Suisse et en France.

Ces deux fondateurs sont Abdoulkader ALI IBRAHIM réfugié en Belgique d'origine djiboutienne, d'un village à la frontière Erythréenne : Raheita, un Afar, et Jacques CHEVALIER, né à Liège et belge. En quelques mois l'association compte une cinquantaine de membres et en avril les deux compères se disent que ce serait utile de faire une fête au mois de juin, par exemple, afin de lancer pour de vrai l'association, de rassembler la communauté Djiboutienne de Belgique qui comptait à ce moment un peu moins de 1000 personnes dont des enfants sur tout le territoire belge, dont une vingtaine de familles en région liégeoise et autant d'isolé(e)s dont des personnes originaires des pays voisins comme la Somalie, l'Erythrée, l'Ethiopie...

Les 6 heures de LîDjibouti dans une salle à Grivegnée, chez les amis de la Communauté du Beau Mur, plus de 150 personnes participantes avec des chants et danses des amis Djiboutiens de Liège mais aussi de Bruxelles, une chanteuse belge (Myriam Piron) et un de ses élèves, une petite exposition avec des stands du folklore Djiboutien, mais aussi d'associations soeures comme le CRACPE et Présence et Action Culturelles, plein de petites et bonnes choses à manger, un bar bien achalandé, les premiers sous qui rentrent dans la caisse nous permettant d'envisager la création d'un site internet payant.

Peu avant la fête, une émission passe à RTBF (télévision belge) on y présente une coutume très ancrée en Afrique et particulièrement à Djibouti, celle de la mutilation génitale féminine, Jacques Chevalier et Myriam Piron, en couple à l'époque, sont très choqués d'apprendre que ce qu'il faut bien nommer une forme de barbarie concernait 95 % des femmes de Djibouti qui, en plus de subir l'ablation à vif de leur clitoris durant leur jeunesse (avant le mariage) étaient, en plus charcutées et recousues avec des assemblages de terre et de mixtures à base de plantes, nombre d'entre elles en mouraient d'autant que les couteaux et autres lames de rasoir n'étaient pas désinfectés et servaient pour "opérer" à vif parfois 50 petites filles lors de fêtes aux villages. Dès le lendemain, Jacques en parla à son collègue Ibrahim qui reconnut que cette pratique existait bel et bien mais que c'était la tradition et puis que c'était une "histoire de femmes" et qu'il ne fallait pas s'en mêler, qu'on avait décidé que l'association ne ferait pas de politique et que la tradition devait être respectée. Outré, Jacques prévint son ami, "on organise une conférence sur les mutilations génitales féminines à Liège en y invitant la jeune djiboutienne qui avait ému des centaines de milliers de téléspectateurs lors de l'émission de la veille et si l'association n'était pas d'accord il s'en retirerait et tant pis pour la fête de juin." L'ami Djiboutien, fin diplomate, céda assez vite se disant que d'ici là, Jacques parlait du mois d'octobre, ce serait vite oublié...

Mais à la fête de juin plusieurs femmes djiboutiennes ont trouvé que c'était une bonne idée cette conférence et elle finit par avoir lieu dans la grande salle du syndicat FGTB à Liège avec des représentantes du GAMS (Groupe pour l'Abolition des Mutilations Sexuelles), Sarah la jeune Djiboutienne vue à la télé, Kaddiatou Diallo, la présidente du GAMS mais aussi Nathalie Carlier médécin au centre de Planing familial Louise Michel de même que sa présidente Claudine Mouvet. Une membre de Lîdjibouti (Samia Yousouf) qui a sauvé sa fille de la mutilation a témoigné et les 114 personnes présentes ont décidé la création du "collectif Liégeois contre les MGF", une formidable conséquence de l'action de l'association LîDjibouti dont ce  site est le nouveau média.

Peu à peu l'association prend forme et les amis d'Ibrahim et de Jacques commencent à rejoindre un forum au nom de l'association, on y parle de Djibouti mais aussi de plein d'autres sujets comme l'abstinence alcoolique, en parallèle Jacques crée un Skynetblog pour l'association, c'est une forme de site/journal et pour lui donner de la couleur il cherche des images du pays de la Corne, c'est ainsi qu'il fait la connaissance de Pati, cette Française a vécu avec son mari militaire durant deux ans à Djibouti et a fait plein de photos, ce sont ces photos qui commencent à orner le blog et le forum et qui ont le mérite d'intéresser très fort les djiboutiens de la diaspora.

L'association se veut un lieu de rencontre entre les belges et les djiboutiens, ceux d'origine qui le plus souvent ont demandé et obtenu l'asile politique en Belgique et ceux restés au pays. Djibouti est victime régulièrement de la sécheresse et des situations de famine qui frappent durement le pays et les gens, l'association décide de réaliser des projets faisables et à petite échelle pour aider les djiboutiens au pays, c'est ainsi que la première grosse opération permettra de récolter 1700 euros qui ont servi à acheter de la farine et de l'huile pour les villages proches de la frontière Erythréenne dont est originaire Ibrahim et nombre de Djiboutiens établis en Belgique qui ont en commun leur langue : l'"Afar".

Les deux fondateurs ont tissé plein de liens que ce soit Ibrahim avec les membres de sa communauté ou encore par ses actions au sein d'Amnesty mais aussi avec Jacques au sein du Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers (CRACPE), Jacques a aussi de nombreux amis réels et virtuels du fait de ses nombreuses militances et de la lutte perso contre sa propre maladie, l'alcoolisme.  Ces liens dépassent souvent les limites de la ville de Liège, de sa province mais vont plus loin en Belgique mais aussi en France et même en Suisse. Au fil du temps les deux compères sont aussi très actifs au Collectif Liégeois contre les MGF (CLMGF) dont Jacques est élu coordinateur dès le mois de décembre 2007. Les Djiboutiens et surtout les Djiboutiennes sont très actif(ve)s dans lette lutte contre une tradition dont elles sont victimes depuis 4000 ans. Les militant(e)s des deux structures se rencontrent très souvent et on peut dire que durant les 3 ou 4 premières années de leur constitution, le CLMGF et LîDjibouti marchèrent ensemble, sur la même voie. Petit à petit les autres associations membres du CLMGF se sont affirmées comme plus actives sur le terrain de la lutte contre les MGF et LîDjibouti n'a plus été qu'une association parmi les autres, toujours très active mais laissant plus d'importance et d'opérationnel aux plannings familiaux et autres associations subsidiées souvent plus importantes (et connues). Heureusement et cela se lit sur notre site : LîDjibouti n'a pas pas tous ses oeufs dans le même panier. Plein d'activités dont nos jeunes ont profité dont nos excursions en partie subsidées notamment par la Fondation Roi Baudouin mais pour lesquels les parents ont largement contribué, notre association ce n'est pas là pour rien que demander et obtenir, c'est surtout participer en aidant les familles les plus démunies tant au pays qu'ici en Belgique.

Il faut hélas le reconnaître, notre association n'a plus son dynanisme d'antan, et c'est dû pour une grande part du à la faiblesse de nos moyens, même si nous avons créé ce site moins cher, nous sommes aussi beaucoup moins, nous pensons essayer de remettre notre troupe au combat notamment pour revenir, avec un stand, au 1er mai syndical de la FGTB à Liège.

Nous appelons toujours nos sympathisants à nous soutenir via versements pour n'importe quel montant, nous n'avons pas la possibilité de faire profiter de la déduction fiscale puisque nous ne sommes pas une asbl, nous appelons à effectuer ces versements sur le compte de l'association LIDJIBOUTI :

BE55 0634 4992 5744 avec la mention "soutien"

Vous pouvez aussi vous faire membre de l'association en versant chaque mois, par ordre permanent : un minimum d'1 euro au n° cité plus haut avec la mention "cotisation".

Merci d'avance !

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